Mener à bien un projet de création de site ou d’application reste un exercice périlleux. Alors, comment ne pas le faire échouer ? Quels sont les grands principes pour trouver le bon équilibre ? Voici les 7 clés pour réussir son projet digital.
1 – Intégrer la direction dans le projet
Il s’agit sans doute d’une évidence, mais aucun projet stratégique ne peut voir le jour sans l’accompagnement et une volonté affirmée de la direction de l’entreprise. En effet, ce sont les dirigeants qui ont une vision claire de leur business et de leur stratégie de développement : le digital intervenant comme un moyen au service de cette stratégie. Quelques exemples concrets :
- Développer l’offre de conseil en misant sur des plate-formes d’aide à la décision
- Booster la productivité de son entreprise en mettant en place des plate-formes de gestion d’activité ou de digitalisation des process.
La mise en place des projets digitaux est la volonté des dirigeants à développer une vision stratégique. Sans cette vision, le projet digital perd sa raison d’être et n’apportera pas la valeur attendue.
2 -Définir le cadre du projet avant de penser à la solution
Quel budget ? Quelles parties prenantes ? Quel planning ? Quels indicateurs de performance (KPI) ? Autant de questions qui définissent le cadre du projet, et qu’il convient de se poser avant de penser solution et réalisation. En effet, un projet digital peut être plus ou moins important, répondre à de nombreux besoins. Une fois la vision stratégique de la direction de l’entreprise définie et les objectifs mis en place, il est important d’apporter un cadre à son projet digital :
- Définir le cadre d’un projet, c’est bien sûr définir son budget (c’est le nerf de la guerre !). Une étape qui permet d’arbitrer ce qui sera de l’ordre du prioritaires dans les fonctionnalités attendues, notamment celles qui répondent aux axes stratégiques du projet de celles qui pourront être remises à plus tard car elles ne répondent pas aux priorités immédiates.
- Autre question cruciale : « Qui utilisera l’appli ? » L’importance de l’adaptation du produit à l’utilisateur final est quelquefois sous-estimée. C’est pourtant un enjeu majeur pour la réussite du projet : une plate-forme très technique pensée par des experts / spécialistes sera difficilement utilisable par des personnes ne disposant pas de ces compétences.
- Quel tempo ? Autre paramètre impactant la réussite d’une collaboration, le planning permet de définir la cadence du projet. A ce niveau, des décisions doivent être prises : faut-il prévoir une version simplifiée dans un premier temps pour tester la viabilité d’un projet ou répondre à un impératif stratégique dans le but de disposer d’une avance concurrentielle quitte à reléguer certaines fonctionnalités à plus tard ?
- La définition des indicateurs de succès – les fameux KPI – permet également de piloter la réalisation. Des indicateurs qui sont le reflet des attentes stratégiques et qui doivent entrer en ligne de compte lors de la mise en oeuvre du projet. Suite à la mise en production, ils restent un bon moyen de s’assurer que le projet est en phase avec les attentes. Ces KPI ne sont pas informatiques mais clairement lié à l’activités et aux objectifs visés.
3 – Ne pas tout développer dans une V1
Il faut le dire une fois pour toutes : penser que tout est indispensable, que tout est prioritaire pour le bon fonctionnement d’une plate-forme est un écueil à éviter. Vouloir tout faire rentrer dans le projet dès le début pour se rassurer n’est pas une si bonne idée.
Comme dans tout projet, il faut faire des choix : encore une fois, la définition des axes stratégiques de la plate-forme en amont permettant d’aboutir au chemin critique, c’est-à-dire à ce qu’elle doit réaliser a minima pour être fonctionnelle et donc pour aboutir au MVP (Minimum Valuable Product), soit la liste des fonctionnalités essentielles pour rendre viable un projet.
4 – Faire la différence entre cahier des charges et spécifications
Il faut être clair : penser l’ensemble des détails en début de projet pour une plate-forme informatique est complexe et presque une mission impossible. Il est très peu probable que le résultat ressemble à ce qui aura été pensé en amont. Des spécifications détaillées risquent aussi d’enfermer le prestataire dans un type de solution, ce qui peut limiter son apport et sa vision : il n’est pas à l’abri d’une bonne idée qui pourrait enrichir le projet de départ !
De plus, le client lui-même peut s’enfermer dans ses propres spécifications et donc avoir du mal à prendre de la hauteur. Dans ce cas, il n’est pas rare de voir un prestataire (s’il est pertinent) réinterroger le besoin et remettre potentiellement en question le travail accompli. La rédaction des spécifications aura alors nécessité du temps (et de l’argent) pour, finalement, un résultat très éloigné de ce qui sera réellement mis en place.
5 – Intégrer les parties prenantes dans la réflexion
Il est important de mobiliser les collaborateurs dans cette réflexion autour du projet digital : l’utilisateur final, associé au départ, acceptera plus volontiers le changement de solution. C’est également une clé pour bien comprendre les besoins et les contraintes spécifiques de chaque métier, ou encore de faire émerger certains process qui vont bénéficier à l’ensemble de l’entreprise.
6 – Oublier le bon vieux cycle en V !
De moins en moins utilisé pour ne pas dire obsolète dans les projets digitaux, la méthodologie en V est périlleuse pour ce type de projet. En effet, il est très peu probable de prédire avec précision qui sera un échec ou un succès, ce qui sera réellement pertinent à l’usage ou non dans la mise en place d’une plateforme digitale. Très clairement, un cahier de spécifications est faux avant la fin de sa rédaction. Des méthodes agiles se révèleront bien plus pertinentes. En effet, une approche itérative permet de construire pas à pas le projet tout en validant au fur et à mesure la pertinence de telle ou telle fonctionnalité et permettent d’éviter « l’effet tunnel » dans la réalisation du projet soit une perte de visibilité de ce qui se passe entre les spécifications et la livraison du produit.
7 – Être impliqué dans le projet
Un projet digital, c’est avant tout l’affaire de l’entreprise qui en fait la demande. La compréhension métier est dans l’entreprise, pas chez le prestataire. De fait, le client intervient à deux niveaux :
- Dans la transmission de ses contraintes et besoins « métier » : il transmet au prestataire sa vision du métier et lui permet d’être ainsi plus performant dans la réalisation.
- Dans la validation continue des fonctionnalités livrées, afin de s’assurer que le produit correspond au besoin. Un processus qui doit se faire tout du long du développement pour adapter le fonctionnel aux retours faits par les utilisateurs.
Implication des équipes et de l’utilisateur final, définition d’un cadre et de priorités, réflexion autour des axes stratégiques du projet… Vous avez désormais en mains les bons ingrédients pour un projet digital réussi !
Mickaël Arrault, Responsable Développement Commercial @6TM